Loïe Fuller
Loïe Fuller : " Un être qui n'était que lumière, or et gaze ", le sculpteur Pierre Roche
Mary Louise Fuller, dite Loïe Fuller, artiste américaine, est née à Hinsdale dans l'Illinois le 15 janvier 1862 et morte à Paris le 2 janvier 1928.
Pionnière de la danse moderne dont elle découvre les fondements le soir du 16 octobre 1891, au cours de la pièce Quack Medical Doctor à Holyoke, dans le Massachussetts. Revêtue d'une longue chemise de soie blanche, elle improvise de grands mouvements pour interpréter une femme sous hypnose. Le public est subjugué et croit voir " Un papillon ! Une orchidée ! ".
Sa première chorégraphie intitulée la Danse serpentine, jouée au Park Theatre de Brooklyn à New York le 15 février 1892, connaît un succès retentissant.
Forte de ce succès, elle vient à Paris et est engagée aux Folies Bergère par le directeur artistique Edouard Marchand.
De par sa liberté d'invention de chorégraphie et de l'avènement de l'éclairage électrique, elle est à l'origine d'une véritable révolution dans les arts de la scène !
Elle met en place une scénographie incroyable, totalement novatrice. Elle tournoie sur un carré de verre éclairé par-dessous, sculptée par des faisceaux de dizaines de projecteurs latéraux, noyée dans des flots parfois de centaines de mètres de tissu léger. Elle se métamorphose par la couleur et emplit l'espace scénique de ses formes lumineuses en mouvement. Grâce à des jeux de miroirs, elle démultiplie son image à l'infini. Elle élabore elle-même les sels phosphorescents appliqués sur ses costumes et les dispositifs d'éclairage dont elle dépose les brevets.
Elle provoque un raz de marée dans la sphère artistique. Mallarmé parle d'elle comme d'un " exotique fantôme " car sa danse mêlait " une ivresse d'art et, simultané, accomplissement industriel ".
En effet, par ses mouvements amples, sinueux et continus et vêtue de dizaine de pans de soie, les bras prolongés par des baguettes de bois, elle inaugure une ère nouvelle de la danse.
Elle crée trois nouvelles chorégraphies La Danse fluorescente en 1901, La Dame phosphorescente en 1903 et La Tragédie de Salomé en 1907.
Malgré une longue et impressionnante carrière, elle est pratiquement oubliée du grand public après sa mort. D'autant plus facilement qu'elle contribue à faire connaître sa compatriote Isadora Duncan qui va l'éclipser en 1902. Mais, dans le milieu de la danse, elle devient rapidement la référence marquant un point d'articulation entre le music-hall, la performance et la danse moderne.
De ce fait, Loïe Fuller a eu beaucoup d'imitatrices, d'élèves et a inspiré d'autres artistes comme des écrivains et des scénaristes.
