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Paysage industriel
Paysage industriel

A dater de l'industrialisation du début du 19ème siècle, on constate que la photographie lui est quasi-concomitante et, dans une large mesure, en procède. Pour autant, il reste hasardeux de lui attribuer le mot qu'André Bazin attribuait au cinéma : " un art autant qu'une industrie ".
En photographie, si l'outil relève bien de l'innovation et de sa légitime exploitation commerciale et industrielle, la figure de l'opérateur reste collée à celle de l'artisan, fût-il le responsable d'un studio.
La thématique du paysage industriel, et il faut bien entendre paysage, est apparue presque logiquement dans la pratique photographique, comme le miroir reflétant la fascination pour cette puissance de production et de développement dont la mise en image elle même découlait.
Le pictorialisme urbain tire un parti paradoxal de son intérêt pour " l'usine " prise dans le champ de vision. La volute des fumerolles, évanescentes, mouvantes, aux dessins éphémères et irreproductibles s'extraient d'une architecture, sans grande qualité si ce n'est celle de sa modernité.
Le paysage industriel des débuts est donc affaire de vapeur...
Cette modernité, convergence de la forme et du temps présent, évolue vers plus de puissance et la matière (acier) succède au gaz. En majesté/vanité, les édifices et ouvrages d'art trouvent chez les photographes de l'avant-garde une curiosité renouvelée. Weston, Moholy-Nagy, Krull, Bovis et bien d'autres sont venus rendre leur hommage au pont transbordeur de Marseille, résille de métal dont l'ingénieux système permettait le transport des marchandises et des vivres du port à la ville.
L'industrialisation est fille de l'énergie qui lui donne sa puissance. La photographie documentaire allemande (Renger-Patzsch) et américaine (Evans) attribueront à la forme industrielle, en tant que telle, objective, sa légitimité esthétique. C'est tout l'enjeu, sans faille, du travail de Berndt et Hilla Becher, des années 60 aux années 80.
D'après Bertold Brecht, " une image d'une usine Krupp ne dit rien des conditions sociales et de production dans une usine Krupp ". Le temps de la fascination est passé. La machine/ville de Métropolis, échappant au contrôle se révèle un Moloch dévorant l'humanité. Et n'oublions pas que planification, rationalité, cadence et productivité étaient les maîtres-mots de l'univers concentrationnaire. L'entrée sinistre du camp de Dachau est aussi un paysage industriel.
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