Symboliste autrichien, Gustav Klimt figure parmi les peintres les plus connus de la Sécession viennoise.
Jusqu'en 1890, il jouit d'une solide réputation de peintre décorateur à qui sont confiées de nombreuses commandes de décorations officielles : murs et plafonds de théâtres, édifices publics, villas.
Faisant écho à l'Art Nouveau et au Jugendstil, il participe à la fondation, en 1897, de l'Union des Artistes Figuratifs, aussi appelée la "Sécession". Klimt devient président de ce mouvement dont l'objectif est de rompre avec l'académisme et d'élever l'art autrichien à une reconnaissance internationale.
Mais sa peinture jugée provocatrice et immorale, s'attire les critiques violentes de la presse. Lors de la quatorzième exposition de la Sécession consacrée à Beethoven (1902), Klimt présente une fresque en sept panneaux représentant la Neuvième Symphonie et devant orner un monument hommage au musicien réalisé par l'architecte Josef Hoffmann. Cette oeuvre, défendue par Gustav Mahler, est une nouvelle fois l'objet de critiques au nom de la morale. Klimt est alors dénigré pendant plus d'une décennie.
En 1908, il quitte la "Sécession" qu'il estime en stagnation et se consacre à la peinture de paysages et de scènes allégoriques ; ces œuvres aux couleurs vives, très ornementées, évoquent le pointillisme de Seurat ou les peintures de Van Gogh et Bonnard.
En 1910, Klimt retrouve enfin le succès et la notoriété lors de sa participation à la Biennale de Venise.
Si Klimt est célèbre pour ses portraits de grandes dimensions avec des compositions décorées d'or, ses représentations de femmes nues, aux poses langoureuses, ses compositions asymétriques, sans relief ni perspective, son œuvre est aussi faite d'oppositions entre figuration et abstraction, allégories et paysages, stylisation et naturalisme, impressionnisme et symbolisme, ce qui lui confère une place très particulière dans l'art du XXème siècle. Le Baiser de 1905 est sans doute le tableau le plus représentatif de son génie.