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La forêt photographiée
La forêt photographiée

" Il n'est pas besoin d'être longtemps dans les bois pour connaître l'impression toujours un peu anxieuse qu'on s'enfonce dans un monde sans limite " écrit Bachelard (La poétique de l'espace). Lieu d'enchantement ou de méditation, vécue tour à tour comme dangereuse ou protectrice, la forêt ne cesse d'inspirer les artistes. Et ce n'est pas un hasard si le XIXe siècle est à la fois celui de la naissance de la photographie et celui de la naissance du paysage comme un genre artistique à part entière.
La forêt offre l'avantage de l'atelier, mais grandeur nature, où l'on peut prendre son temps et apprendre à voir. Vers 1850, Henri Le Secq réalise des " tranches de nature " dans la forêt de Montmirail, des clichés dépourvus de ciel mettant en valeur la densité de la matière. Eugène Cuvelier photographie la forêt de Fontainebleau, ses broussailles, ses feuilles mortes et petits murets. A fontainebleau toujours, Gustave Le Gray réalise des prises de vue pouvant nécessiter jusqu'à vingt minutes d'exposition, " la végétation et tous les objets verts en général demandant un temps plus considérable ". Dans une conception assez métaphysique, il excelle à rendre fidèlement les matières, du grain de la roche à l'épaisseur de l'écorce, avec de subtils contrastes d'ombre et de lumière.
Chez Eric Poitevin, un siècle et demi plus tard, la forêt est photographiée avec une lumière uniforme, sans contraste, dans une forme très frontale. Elle est "Sans titre", non géo-localisable, telle une forêt profonde universelle. Loin des petits noms des photos de ses prédécesseurs comme "La Beneterie" ou "La mare aux fées", la localisation aurait ici peu d'importance.
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